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Arthur Chabrol, associé chez EY

«Les banques françaises ne devraient pas taxer les dépôts des épargnants»

Publié le 23 septembre 2016 à 17h16

Propos recueillis par Audrey Spy

Depuis début septembre, Raiffeisenbank Gmund facture à 0,4 % les dépôts bancaires supérieurs à 100 000 euros de ses clients particuliers. C’est la deuxième banque allemande à avoir adopté une telle démarche. Comment expliquer ce phénomène ?

Les banques sont confrontées à deux phénomènes. D’abord, elles font face à un contexte macroéconomique et financier inédit avec des anticipations de croissance et d’inflation très faibles qui se répercutent donc sur les taux d’intérêt. Cette tendance est accentuée par la politique de la Banque centrale européenne, notamment par son programme de rachats d’actifs, qui fait globalement converger les taux d’intérêt vers zéro. Cette politique pénalise davantage certaines banques, notamment en Allemagne, où par ailleurs les taux d’intérêt sont les plus faibles d’Europe. En parallèle, la BCE essaie de stimuler la croissance et la reprise du crédit en facturant les liquidités que les banques lui déposent. Face à ce contexte, certains établissements ont donc décidé de répercuter ce coût sur leurs clients.

Cette pratique va-t-elle se généraliser à l’ensemble des banques en zone euro et en particulier aux établissements français ?

Les établissements qui décident de facturer les dépôts bancaires de leurs clients peuvent être fragilisés par le contexte actuel de taux très bas. Ce sont donc souvent des acteurs peu diversifiés, de petite taille et qui voient leur marge s’éroder. Cela concerne donc surtout des banques allemandes, suisses et peut-être à l’avenir italiennes.

En revanche, les banques françaises ne devraient pas à ce stade taxer les dépôts de leurs clients...

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