Deux ans après son lancement, Place d’échange, la «Bourse régionale» de Lyon, vient de suspendre ses activités. Initiée par les chambres de commerce et d’industrie (CCI) de Lyon et de la région Rhône-Alpes, ainsi que par l’association Lyon Place Financière et Tertiaire et la Caisse des dépôts, cette initiative consistait en un système multilatéral de négociation (SMN) opéré par AM France sous la marque Alternativa. Elle avait pourtant commencé par susciter un fort intérêt et un amendement à la loi Macron laissait même entrevoir son extension à d’autres villes de province. Comment expliquez-vous cet échec ?
La création de Place d’Echange était apparue comme une initiative potentiellement intéressante car elle ambitionnait de répondre à un réel besoin des PME en région : accéder à des financements en fonds propres, notamment auprès d’investisseurs locaux. Le problème, c’est qu’elle a été confrontée à l’aversion au risque des épargnants et à la frilosité des sociétés, pour qui la Bourse représente souvent un univers peu familier, voire inquiétant. Pour assurer sa pérennité, Place d’Echange aurait dû accueillir plusieurs dizaines d’émetteurs. Or seulement deux entreprises, Processium et Euroglass, l’ont intégré en deux ans, levant 1,3 million d’euros au total. Pour ne rien arranger, la seconde a fini par être placée en liquidation judicaire.
Alors que l’association qui portait cette «Bourse régionale» va être prochainement dissoute, les CCI de la métropole lyonnaise et de la région Rhône-Alpes, qui la finançaient jusqu’alors, souhaitent que des investisseurs, privés et/ou publics reprennent ce projet. Cette proposition vous semble-t-elle judicieuse?