Depuis la rentrée, plusieurs groupes français ont émis des obligations convertibles à des conditions sans équivalent historique, comme en témoigne le taux d’emprunt de – 2,78 % obtenu par Kering. La qualité du profil financier des entreprises emprunteuses n’explique pas, à elle seule, cette situation.
Les émissions d’obligations convertibles se suivent et le constat reste inchangé : jamais les grands groupes cotés n’avaient bénéficié de conditions de financement aussi favorables qu’aujourd’hui ! Fin juillet, Worldline profitait d’une forte demande pour lever 600 millions d’euros – au lieu des 500 millions envisagés – sous forme d’Oceane, au taux de – 0,96 % et avec une prime de conversion élevée de 60 %. Depuis la rentrée, quatre autres entreprises françaises sont à leur tour venues sur ce compartiment du marché equity-linked, avec des fortunes comparables. Dans le cadre de son placement inaugural d’Oceane, Edenred a collecté 500 millions d’euros avec une prime de conversion de 40 % alors que le cours boursier avoisinait son plus haut historique et un rendement final pour les investisseurs de… – 1,53 %. Ont suivi Veolia (700 millions d’euros à – 0,60 %) et Ubisoft (500 millions au taux de – 1,02 %). Fait peu courant, l’éditeur de jeux vidéo est parvenu à bloquer une prime de conversion supérieure à la fourchette initialement fixée. Fin septembre, Kering battait un nouveau record en plaçant 550 millions d’euros d’obligations échangeables en actions existantes Puma avec un rendement inédit de – 2,78 % !
Un déficit d’offres
Plusieurs facteurs peuvent expliquer de telles performances, et en premier lieu l’environnement de marché général. «Le coût de financement des emprunteurs continue de baisser grâce à des taux d’intérêt historiquement bas combinés à une volatilité relativement élevée sur de...