SAP avait prévu d’arrêter en 2027 la maintenance de son progiciel de consolidation, SAP Financial Consolidation. Pour les directions financières, cette échéance tombait au plus mal, alors qu’elles doivent actuellement déployer de nouveaux systèmes de reporting, concernant la directive CSRD et l’impôt minimum mondial. Devant leur mécontentement, SAP a finalement accepté de repousser à 2030 cette décision. Mais le principe même de l’arrêt de cet outil suscite toujours l’incompréhension.
SAP a reculé : l’entreprise, qui avait annoncé pour 2027 la fin de la maintenance de son principal logiciel de consolidation, SAP Financial Consolidation (FC), adopté par la plupart des groupes, a repoussé la fin de la maintenance de cet outil à 2030. Si le préavis initial pouvait déjà sembler raisonnable, les utilisateurs français de SAP FC, c’est-à-dire les trois quarts des sociétés cotées, ont accueilli avec soulagement les trois années supplémentaires finalement accordées. « La date annoncée à fin 2027 ne pouvait pas tomber plus mal, déclare Sophie Castellan, directrice des comptabilités du groupe Lagardère et présidente de l’Association des professionnels et directeurs comptabilité et gestion (APDC). Les travaux de remplacement d’une application aussi critique et structurante que le logiciel de consolidation sont de véritables projets de transformation à anticiper, qui doivent débuter trois ans avant l’échéance, or 2024 et 2025 sont déjà des années très chargées pour les consolideurs. » Effectivement, l’année prochaine verra le déploiement des complexes reportings requis par l’impôt minimum mondial (le « Pilier 2 ») et par le rapport de durabilité prévu la directive européenne (dite « CSRD »), en cours de transposition en droit français. « Mener autant de projets en parallèle aurait largement excédé nos ressources internes ainsi que celles disponibles sur le marché, signale Sophie Castellan, directrice des comptabilités du groupe Lagardère. Les spécialistes des outils de consolidation sont rares et c’est un domaine où les compétences ne s’improvisent pas. »