Si les entreprises apprécient l’esprit général de la loi Macron, elles estiment d’ores et déjà que sa portée sera limitée. Déconcertées par son caractère fourre-tout, elles considèrent en effet que les mesures concernant leur compétitivité restent superficielles.
106 articles dans le projet de loi initial, 1 861 amendements déposés en commission spécialisée, 3 042 à l’Assemblée nationale… et seulement une quinzaine de mesures qui, pour l’instant, semblent avoir un impact sur les entreprises ! Ce résumé chiffré de la loi Macron – baptisée «loi pour la croissance, l’activité, et l’égalité des chances économiques» – suffit à lui seul à illustrer la portée limitée que risque d’avoir le texte sur la compétitivité française. Face à la grande diversité des sujets abordés par le projet de loi pour redonner de l’oxygène à l’économie française dans son ensemble, les chefs d’entreprise éprouvent déjà des difficultés à identifier les sujets qui pourraient les intéresser. «Le texte touche à de nombreux aspects très divers, de la libéralisation de l’activité de transports par autocar à la réforme du permis de conduire, et il est difficile pour un chef d’entreprise de savoir exactement ce qui le concerne», reconnaît ainsi Jean-Philippe Hubin, directeur général du fabricant de packaging Somater (100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013). Même les articles qui concernent les entreprises françaises abordent également des thèmes très divers, de la justice prud’homale au droit de la concurrence, en passant par le droit de l’environnement. Une dispersion qui achève de rendre la loi très peu lisible par les dirigeants d’entreprise.
Malgré tout, ces derniers apprécient l’esprit qui sous-tend ces propositions. «Même si les mesures...