La baisse, depuis quelques mois, des monnaies émergentes face à l'euro a déjà un impact sur les comptes des entreprises présentes sur ces marchés. Pour éviter des dépréciations trop importantes, celles-ci commencent à renforcer leur politique de couverture, en dépit d'un coût qui reste élevé.
Considérés, depuis 2008, comme un axe de développement majeur par les entreprises, les pays émergents sont aujourd'hui rattrapés par la crise. Entre début mai et début septembre, leurs monnaies se sont en effet effondrées vis-à-vis des principales devises internationales. Le peso mexicain et la roupie indonésienne ont, par exemple, perdu environ 15 % face à l'euro, pendant que le real brésilien se dépréciait de près de 25 %.
Pour sa part, la roupie indienne a chuté de plus de 20 % face à la monnaie unique et à la devise américaine, tombant ainsi à son plus bas niveau par rapport au dollar depuis... vingt ans ! Et malgré un récent rebond des monnaies émergentes depuis un mois, cette tendance générale devrait, selon plusieurs spécialistes des changes, se poursuivre (voir encadré).
Des répercussions sur le compte de résultat et le bilan
Rares sont les entreprises françaises à profiter de cette situation. Celles-ci se limitent en effet à quelques acteurs opérant dans le secteur des services.«Ces derniers possèdent généralement peu d'actifs dans les pays émergents, mais ils y emploient une large part de leur main-d'oeuvre, témoigne Serge Assouline, directeur général de Forex Finance. C'est le cas des prestataires informatiques européens, dont une proportion importante de leurs effectifs est basée en Inde. Pour eux, l'affaiblissement des devises locales se traduit donc immédiatement par une amélioration de leur rentabilité.»
En revanche, pour la plupart des entreprises exposées aux marchés émergents, le contexte actuel se révèle plus...