Alors que les aides publiques versées depuis le début de la crise sanitaire ont contribué à faire chuter le nombre de défaillances, la sortie annoncée du « quoi qu’il en coûte » va accentuer les difficultés de nombreuses entreprises. Afin d’éviter le défaut, beaucoup ont commencé à se restructurer, soit en renégociant leur dette, soit en cédant des actifs.
La sortie du « quoi qu’il en coûte » est engagée. Le 2 juin dernier, le gouvernement a présenté un projet de loi de finances rectificatif (PLFR) qui, comme l’a confirmé le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, amorce « un retour à la normale ». Un exercice à hauts risques. « Tout l’enjeu consiste aujourd’hui à débrancher le malade progressivement et le garder en vie », résume de façon imagée Lionel Spizzichino, associé chez Willkie Farr & Gallagher. Au travers des divers dispositifs mis en œuvre depuis le début de la crise (reports de charges fiscales et sociales, prise en charge intégrale du chômage partiel, fonds de solidarité, garantie des prêts garantis par l’Etat, etc.), l’exécutif a, il faut dire, injecté ou provisionné plus de 200 milliards d’euros afin de soutenir les entreprises.
Un problème de financement du BFR
De l’avis général, les effets de cet afflux d’argent en matière de sinistralité sont incontestables. « Au cours des derniers mois, un nombre relativement important d’entreprises ont dû faire l’objet d’une restructuration financière, qu’elles soient cotées (Solocal, Europcar, Technicolor, Vallourec, AccorInvest, Pierre & Vacances-Center Parcs…) ou non (Buffalo Grill, Frans Bonhomme, Bio c’ Bon…), rappelle Saam Golshani, associé chez White & Case. Pour autant, la masse de liquidités apportées tant par la Banque centrale européenne que par l’Etat français, pour ne citer qu’eux, a permis d’éviter une vague de défauts. » Après avoir touché un point bas à 31 490 l’an dernier en...