Jamais les entreprises n’ont été aussi nombreuses à constater une hausse des retards de paiement de leurs clients. Certes la loi Hamon sanctionne dorénavant les mauvais payeurs. Néanmoins, les directions financières préfèrent prendre, pour l’instant, des mesures en amont pour réduire elles-mêmes les délais d’encaissement de leurs factures.
Considérant que les délais de paiement de ses clients étaient devenus trop longs, le producteur d’ingrédients naturels Naturex (372,4 millions d’euros en 2014) a décidé, pour l’année à venir, de prendre le problème à bras-le-corps. «La réduction des délais de paiement de nos clients fait partie de nos priorités pour 2015», témoigne ainsi Thierry-Bertrand Lambert, directeur financier de Naturex. L’entreprise compte sensibiliser sa force de vente à ce problème et lui donner les moyens d’améliorer la performance de l’entreprise en général. Naturex n’est pas la seule société à s’attaquer à ce phénomène. En effet, alors que leurs marges ont été fragilisées par des années consécutives de croissance monotone, les entreprises françaises supportent avec difficulté les retards de paiement que leur imposent leurs clientèles. D’autant que ces délais progressent : l’assureur-crédit Euler Hermes attend même qu’ils augmentent de deux jours de chiffre d’affaires, à 83 jours en moyenne en France. Les entreprises françaises font donc de la réduction des délais de paiement de leurs clients un axe prioritaire et stratégique. «Le sujet les mobilise de plus en plus, constate Gautier Riche, associé chez Kurt Salmon. Les PME et les ETI notamment accordent une importance croissante à la maîtrise du poste clients, parfois autant qu’à la réduction de leurs coûts, qui est traditionnellement la priorité des entreprises en temps de crise.» Une préoccupation qui les pousse à engager des actions pour raccourcir les délais d’encaissement, et donc améliorer sensiblement leur BFR.