Après avoir disparu avec la crise, les rachats d’actions reviennent en force, portés par les importantes liquidités dont disposent les entreprises françaises. Mais ce phénomène n’est pas apprécié par tous les investisseurs.
Jeudi dernier, Nokia, en cours de fusion avec Alcatel-Lucent, a annoncé vouloir lancer un programme de rachat d’actions pour 1,5 milliard d’euros à partir de 2016. Une annonce qui s’inscrit dans la tendance observée en France depuis le début d’année. En avril dernier, Michelin faisait part de sa volonté d’acquérir 750 millions d’euros de ses titres. Quelques semaines plus tard c’était au tour d’Airbus d’annoncer un tel programme, après avoir obtenu l’autorisation de son assemblée générale de racheter 10 % de ses titres en circulation. D’autres sociétés, comme JCDecaux au mois de juin, leur ayant emboîté le pas depuis lors, le montant total d’actions rachetées sur les marchés boursiers français devrait être conséquent pour 2015. «Les opérations effectuées depuis le début de l’année se sont élevées à 6,5 milliards d’euros pour les sociétés du SBF 120, calcule Cédric Richard, responsable du corporate broking et de la syndication actions chez Natixis. A titre de comparaison, le montant observé en 2014, corrigé de la taille exceptionnelle du rachat de L’Oréal, avait atteint 5,3 milliards d’euros.»
Des opérations parfois liées à l’actionnariat salarié
Très en vogue au début des années 2000, les rachats d’actions avaient connu un fort coup d’arrêt à la suite de la crise financière, les entreprises préférant conserver leur trésorerie pour faire face au ralentissement de la conjoncture mondiale. Ainsi, alors qu’en 2007, les 600 premiers groupes européens cotés avaient racheté l’équivalent de 230 milliards d’euros de leurs propres...