Les logiciels de pilotage de la performance sont de plus en plus présents dans les entreprises. Leur promesse est simple : libérer les informations de leurs systèmes d’origine, les partager dans un cloud et offrir à tous des capacités d’analyse, de prévisions et de construction de scénarios. Pour les directions financières, ces nouveaux outils permettent de gagner en agilité dans un environnement où les données sont toujours plus nombreuses.
Apparus à la fin des années 2000, les logiciels de pilotage de la performance (Enterprise Performance Management, EPM) sont devenus une de ces révolutions discrètes qui modifient radicalement le fonctionnement des entreprises. Les changements qu’ils apportent sont si profonds qu’ils pourraient avoir des effets d’une ampleur comparable à ceux d’Excel à partir de 1985, ou encore de la numérisation des pièces comptables.
Après avoir collectivement investi dans les progiciels de gestion intégrée (Enterprise Resource Planning, ERP), beaucoup d’entreprises s’intéressent aux EPM proposés par des éditeurs tels qu’Anaplan, Oracle, Tagetik, Workday ou Pigment, le dernier-né. Elles pensent que leurs technologies logicielles issues du cloud permettront de surmonter la disparité des données, mettant ainsi fin aux triturations numériques (« number crunching ») sur Excel et aux itérations verticales entre les strates de management pour les remplacer par des processus plus agiles et coopératifs. En outre, les EPM mettent à disposition de tous des outils d’analyse, de modélisation et de planification auparavant réservés aux contrôleurs de gestion centraux, aux investisseurs professionnels et aux cabinets de conseil.
Beaucoup d’entreprises voient ainsi dans les EPM le meilleur moyen de décloisonner l’accès à l’information et de gagner en agilité.
«Anaplan offre la souplesse d’un jeu en ligne où chaque action est immédiatement visible par tous les joueurs. »
Du contrôle de gestion au contrôle des opérations
A l’origine, les EPM ont été pensés pour les fonctions non financières qui étaient les plus démunies pour se projeter à l’horizon du budget ou du plan à trois ans et quantifier leurs performances. Workday, né en 2005 en Californie, était ainsi d’abord destiné aux ressources...