Longtemps réservé aux petites entreprises, l’affacturage suscite actuellement l’engouement des grands groupes français. Pour ces derniers, ce mode de financement présente le double avantage d’être peu coûteux et de leur permettre de réduire leur endettement.
L’affacturage ne fait pas l’unanimité parmi ses utilisateurs. Si les PME et ETI ne semblent recourir que modérément à des programmes d’affacturage (voir ci-contre), le constat diverge en ce qui concerne les grands groupes français. En effet, alors que ce mode de financement de court terme, qui consiste à céder ses créances clients à un tiers, a longtemps été considéré comme une solution de financement de dernier recours, le plus souvent destiné aux entreprises les plus fragiles, ceux-ci se tournent de plus en plus souvent vers cette solution. «Ces dernières années, de plus en plus de grands groupes se sont approprié l’affacturage comme moyen de financement», confirme Matthieu Arnoux, courtier chez AU Group. Parmi les derniers exemples en date, Total a mis en place en janvier dernier un programme d’affacturage portant sur 1 milliard d’euros.
Des programmes reconduits
Avant lui, d’autres grandes sociétés avaient déjà opté pour cette solution ces dernières années, à l’instar de Derichebourg ou de Pernod Ricard. A l’origine, ces derniers ont initié leur programme d’affacturage par nécessité au moment de la crise financière.
«Nous avons mis en place notre premier programme d’affacturage paneuropéen en 2008, juste après la faillite de Lehman Brothers, car nous voulions réduire la part de crédit bancaire dans notre endettement, se souvient Olivier Guélaud, directeur de la trésorerie et de l’audit chez Pernod Ricard. Le marché du financement des entreprises était complètement fermé, et l’affacturage était...