2013 a connu une dégradation assez nette des comportements de paiement des entreprises, avec un taux particulièrement élevé des retards de moins de dix jours. Or ces derniers ont un impact négatif sur la trésorerie des sociétés, d’autant plus que les directeurs financiers disposent de peu de moyens pour les recouvrer.
La tendance des entreprises françaises à payer leurs fournisseurs en retard se poursuit. C’est le constat général de la dernière enquête annuelle de l’Association française des credit managers et conseils sur les habitudes de paiement des entreprises. Ainsi en 2013, encore 53 % des sociétés interrogées affirment avoir fait face à plus de retards de règlement qu’en 2012.
Mais alors que les années précédentes, 40 % des entreprises étaient confrontées à des délais de paiement supérieurs à 10 jours, ce chiffre a chuté à 28 % en 2013. Dans le même temps, la part des entreprises sondées relatant une augmentation des retards compris entre cinq et neuf jours a quasiment doublé, passant de 17 % à 33 % en seulement un an. Au total, en 2013, 72 % des sociétés qui ont répondu à l’enquête rapportent subir des délais de règlement inférieurs à dix jours.
Par ailleurs, quand bien même les sociétés voudraient se montrer plus strictes, les clients mauvais payeurs, de leur côté, multiplient les contournements des délais de paiement légaux. Ils vont ainsi jusqu’à invoquer des litiges sans raison apparente, dans le seul but de retarder l’origine de leur obligation de règlement. «Par exemple, un client peut déclarer qu’il n’a pas réceptionné un produit et demander à son fournisseur d’en prouver la livraison, explique Eric Latreuille. Cela demande du temps, et reporte d’autant le début du délai de paiement. Ces faux litiges, encore marginaux il y a quelques années, sont de plus en plus courants...