De nombreuses opérations de scission devraient intervenir au cours des prochains mois, tant en France qu’à l’étranger. Dans un environnement marqué par de faibles perspectives de croissance, cette solution est notamment privilégiée dans le but de créer de la valeur pour les actionnaires.
Les banquiers sont catégoriques : les opérations de spin-off – ou carve-out – devraient constituer une des tendances de l’année sur les marchés actions européens. En effet, plusieurs groupes ont récemment fait part de leur intention de scinder leurs activités, comme Philips (activité LED), Fiat (Ferrari), Bayer (branche plastiques) ou encore le groupe pharmaceutique britannique GSK (ViiV Healthcare). La France n’échappe pas à cette dynamique. Après Somfy et HiMedia fin 2014, plusieurs dossiers sont actuellement discutés. «Depuis le quatrième trimestre 2014, une trentaine de projets de scission ont été annoncés ou réalisés en Europe, témoigne Cyril Revenu, responsable des marchés primaires actions France chez HSBC France. En outre, de nombreux clients considèrent l’option d’un spin-off au sein de leur groupe dans les deux années à venir.»
Une surperformance boursière durable
Même si plusieurs facteurs motivent traditionnellement ce type de projets – changements de management, volonté de se positionner en tant que pure player, etc. –, la vague actuelle intervient avant tout dans un contexte international de faible croissance. Dans cet environnement, les perspectives de développement des sociétés se trouvent limitées, ce qui est de nature à freiner l’évolution de leur valorisation. «Face à cette situation, la pression actionnariale se renforce», constate un banquier. Une situation illustrée par exemple par la Compagnie des Alpes, où l’activiste Guy Wyser-Pratte, qui détient près de 1,5 % du capital, a précisé fin 2014 s’interroger sur l’opportunité de scinder l’activité de parcs de loisirs du reste du groupe dans le but d’«optimiser la valeur» de ce dernier.