67,2. C’est, en milliards de dollars, le montant des opérations de M&A en France au premier semestre 2023, soit une baisse d’environ 30 % par rapport à l’an passé.Une tendance au ralentissement qui se confirme sur le marché des fusions-acquisitions, donc, malgré quelques deals d’envergure qui subsistent. Pour preuve, le récent rachat de la société luxembourgeoise cotée à Amsterdam Majorel par la multinationale d’origine française Teleperformance pour un montant de 3 milliards d’euros. Un rapprochement qui a donné naissance à un groupe réalisant près de 12 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel dans les services aux entreprises en solutions numériques. Mais qui, environnement coté et droit de la concurrence obligent, a également été assez complexe à mener. « Nous devions obtenir l’accord de neuf juridictions différentes », a rapporté Olivier Rigaudy, directeur général délégué en charge des finances chez Teleperformance à l’occasion de la 9e édition des Rencontres M&A d’Option Finance le 21 novembre dernier. « Par ailleurs, lorsque l’on acquiert une société cotée, on n’est pas toujours maître du calendrier et des fuites », précise-t-il. Un environnement contraignant qui n’a pas empêché le succès de cette opération qui, comme d’aucuns l’espèrent, pourrait faire des émules dans une année 2024 plus dynamique.
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Avec de gauche à droite : David Chekroun (modérateur), professor of international business law, Escp Business School, Marc-Elie Bernard, group M&A director, Edenred, Michael Chalchat, directeur M&A, Id Logistics, Olena Vlasyuk, head of M&A and transaction solutions France, Aon France, Eric Toulemonde, founding partner, Ekapartners
Si l’année 2021 a été très dynamique du côté des fusions-acquisitions, 2022 a connu un ralentissement certain suite au contexte géopolitique, à l’inflation ou encore à la crise de l’énergie. Par conséquent, les spécialistes du M&A ont vu en 2023 leur environnement passer d’un marché pro vendeur à un marché pro acheteur. Mais qu’en sera-t-il pour 2024 ?
Au sein du groupe Edenred, maison mère de Ticket Restaurant, on voit le verre à moitié plein. Et pour cause : en mai dernier a été annoncée la plus grosse opération de l’histoire de la société, à savoir l’acquisition de la plateforme anglo-saxonne Reward Gateway, spécialiste des avantages salariés, pour un montant d’environ 1,32 milliard d’euros. « Le fait d’avoir réalisé cette opération dans un marché un peu atone fait que nous avons été perçus comme un acquéreur solide et volontariste », se félicite Marc-Elie Bernard, group M&A director d’Edenred, avant d’évoquer d’autres opérations avortées sur le marché en raison de valorisations « du monde d’avant ». Eric Toulemonde, associé fondateur d’Ekapartners, souligne pour sa part des chiffres qui ne sont pas bons. « Nous sommes dans des baisses...