Entre juin 2021 et mai 2022, le nombre d’entreprises ayant déclaré une cessation de paiements en France a augmenté, notamment en raison de la crise géopolitique actuelle et ses répercussions sur le secteur économique. Pour les spécialistes du restructuring et du financement présents lors de la 10 édition des Rencontres restructuration et financement, organisée par Option Finance le 21 juin dernier en partenariat avec Option Droit & Affaires, il s’agit plus que jamais de recourir à la prévention pour éviter un trop grand nombre de défaillances, ainsi qu’à la boîte à outils protéiforme mise à disposition des entreprises en difficulté.
- Conflit russo-ukrainien : une nouvelle crise économique se profile-t-elle ?
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Conflit russo-ukrainien : une nouvelle crise économique se profile-t-elle ?
A peine l’équilibre retrouvé suite à la crise sanitaire, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a pris le relais pour rebattre les cartes de l’économie. Entre tensions inflationnistes et entreprises sous pression, se dirige-t-on tout droit vers une augmentation des défaillances ? Eléments de réponse.
Hausse des prix de l’énergie et des coûts des matières premières, sanctions diverses découlant de la guerre en Ukraine : de nombreuses entreprises sont aujourd’hui en première ligne d’un conflit susceptible de les fragiliser grandement. Pourtant, le directeur de l’information d’Allianz Trade, Rodolphe Capendeguy, l’assure : il n’y aura pas de vague de défaillances à très court terme. « En France, une hausse de 35 % a été constatée sur le premier trimestre 2022, mais cela concerne globalement de très petites entreprises dans des secteurs tels que le transport et l’entreposage, l’industrie ou la construction, indique-t-il. On estime toutefois que la hausse des défaillances va croître d’environ 15 % en 2022 et de 33 % en 2023. » Pour lui, l’ampleur et la durée de l’inflation restent à ce jour incertaines. « Depuis la crise de la Covid-19, les chaînes d’approvisionnement sont sous pression à divers égards : transport de marchandises, raréfaction de certaines matières premières… Cela a engendré une hausse des coûts pour les entreprises. L’invasion de l’Ukraine a amplifié cette tendance, sans compter la politique zéro Covid de la Chine qui a été un élément supplémentaire de perturbation au niveau des supply chains à l’échelle internationale. »