Afin de sécuriser la cession de leurs participations, les actionnaires sont de plus en plus enclins à examiner en parallèle une vente classique et une introduction en bourse. Longtemps critiquée par les marchés, cette pratique dite «dual track» est aujourd’hui mieux acceptée.
La technique n’est certes pas nouvelle, mais elle a actuellement le vent en poupe. Depuis un an environ, les exemples de fonds de capital investissement ayant vendu des participations après avoir examiné en parallèle une cession classique et une introduction en bourse se multiplient en Europe. Après notamment Center Parcs UK, Douglas (Nocibé) ou encore le laboratoire d’analyses français Labco, plusieurs groupes font en ce moment l’objet d’un tel processus, appelé «dual track». C’est le cas par exemple des sociétés britanniques Auto Trader Group et WorldPay – cette dernière est ciblée par Ingenico –, et de la française Oberthur Technologies.
Des écarts de valorisation plus faibles
Si le regain de dual tracks s’explique en partie par l’augmentation du nombre de transactions sur le marché des fusions-acquisitions depuis plusieurs mois, certains banquiers y voient également un changement de mentalités.«Depuis la réouverture du marché des introductions en Bourse fin 2013, cette pratique est mieux perçue par les investisseurs, qui ont pu constater par le passé que la valorisation d’une même cible pouvait variait selon qu’une cession ou qu’une cotation était envisagée», rappelle Cyril Revenu, responsable du marché primaire actions chez HSBC France. Un avis partagé par des analystes. «Certes, il n’est jamais plaisant de se pencher sur un dossier d’introduction pour ensuite constater que le travail n’a servi à rien, reconnaît l’un d’eux. Pour autant, tout le monde comprend que ce soit la règle “que le meilleur gagne” qui s’applique. Cette situation relève d’une concurrence saine.»