Comment le risque de change est-il perçu par les entreprises ?
Autant le sujet de la gestion du risque de change est connu et maîtrisé dans les entreprises de taille importante (même s’il demeure des points d’amélioration), autant les enjeux semblent bien différents dans les entreprises de taille plus modeste. Selon l’étude que nous venons de mener avec Kyriba et Option Finance, « Evolution et enjeux des couvertures du risque de change et des flux en devises », cette différence de maturité s’explique de différentes manières. Le montant annuel moyen de l’exposition au risque de change des grandes entreprises, en contre-valeur en euros, est supérieur à 1 milliard d’euros, contre 200 millions pour les entreprises dont le CA est inférieur à 1 milliard d’euros. D’autre part, les grandes entreprises gèrent généralement plus de trois devises, contre une ou deux seulement dans les plus petites. Ces différences significatives induisent des dispositifs de gestion très différents.
Quels sont les enseignements inattendus de cette étude ?
L’étude révèle un poids important des pays d’Europe de l’Est (Hongrie, Pologne, République tchèque, etc.) dans l’exposition des groupes, faisant jeu égal avec les devises majeures que sont le dollar US et la livre sterling par exemple. Cela s’explique par le poids de certains pays comme partenaires économiques de la France (la Pologne est au 10e rang1, au 5e des pays non-euro).
A contrario, il y a une exposition plus faible qu’attendu au risque de change aux devises de la zone Asie alors que la Chine par exemple est un partenaire majeur de la France. Cela peut notamment s’expliquer par l’utilisation du dollar américain comme moyen de paiement.