Les normes IFRS fêtent cette année leur dixième année d’existence : l’occasion de dresser un premier bilan auprès des entreprises et des investisseurs ! De part et d’autre, le constat est similaire : si les normes ont permis d’homogénéiser la lecture des comptes, leur multiplication à un rythme déraisonnable a fini par exaspérer, tandis que leur complexité croissante tend à les éloigner de la réalité économique de l’entreprise. Pour tous, il est donc temps que les normes… se normalisent.
Demandez à un directeur financier ce qu’il pense des normes IFRS. En général, il commencera par n’en dire que du bien : ces normes comptables internationales constituent un gros progrès intellectuel, elles forcent à réfléchir davantage à une palette élargie de sujets… Mais curieusement, après ce préambule obligé, l’enthousiasme tend vite à faiblir : dans la plupart des cas, le panégyrique tourne même immanquablement à la critique en règle !
Lancé il y a dix ans, le nouveau référentiel comptable international (ou International financial reporting standard, IFRS) a beau être entré dans les mœurs, il est encore loin de faire l’unanimité. Le chantier, d’abord, n’est pas encore clos : des normes sont régulièrement publiées, qui peuvent faire ensuite l’objet de révisions, conduisant à de nouveaux commentaires et adaptations. Surtout, les entreprises et les investisseurs ont maintenant suffisamment de recul pour en dresser le bilan. Si une étude publiée par la Commission européenne en juin dernier montre que les répondants sont globalement satisfaits des changements induits par les IFRS (voir encadré), le constat, sur le terrain, est nettement plus nuancé. «Prises individuellement, les normes sont intelligentes et intéressantes. Mais dans les faits, elles se révèlent très compliquées à mettre en œuvre», résume Hervé Philippe, directeur financier de Vivendi.
Des apports indéniables
Sur le fond, nul ne conteste leur légitimité. L’idée d’établir un référentiel comptable international avait en effet de quoi...