A moins de quinze mois de son entrée en vigueur, la norme IFRS 9 sur les instruments financiers suscite encore peu d’intérêt de la part des entreprises non financières. Or les changements qu’introduira ce texte, en ce qui concerne notamment la comptabilisation des créances et des placements, sont loin d’être négligeables.
Avec le Bureau international des normes comptables (IASB), une règle peut, en ce moment, en cacher une autre. Alors que les entreprises travaillent depuis plusieurs mois déjà sur la mise en œuvre des normes IFRS 15 «chiffre d’affaires» (voir Option Finance n° 1279) et IFRS 16 «location» (Option Finance n° 1350), l’application d’un troisième texte se profile. Homologuée fin 2015 par le Groupe consultatif européen sur l’information financière (Efrag), la norme IFRS 9, consacrée aux instruments financiers, va en effet entrer en vigueur le 1er janvier 2018, remplaçant ainsi IAS 39. Trois champs s’en trouveront alors modifiés : l’évaluation et la comptabilisation des actifs financiers, leur dépréciation ainsi que la comptabilité de couverture (voir encadré).
Aucun risque de sanction
Malgré le caractère assez imminent de l’échéance, rares sont cependant les sociétés non financières à s’en être véritablement préoccupées à ce stade.
«Alors que nous avons initié des campagnes de communication sur IFRS 9 dès 2015 auprès de nos clients, l’intérêt des corporates a jusqu’à présent été très limité, même si un nombre croissant de groupes commencent depuis quelques semaines à se saisir de la problématique», constate Delphine Audouard, executive director chez EY. Une situation confirmée par les entreprises elles-mêmes.
«A la différence des banques, qui ont traité ce dossier très en amont, les groupes non financiers sont, pour leur part, relativement peu avancés», admet par exemple Aurélia Roussel, consolideur senior endettement et résultat financier chez Orange et responsable de la commission normes comptables internationales au sein de l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE).