Réputée chez les professionnels de la finance pour la qualité de son enseignement, l’université Paris-Dauphine s’apprête à fêter cette année son cinquantième anniversaire. Sa présidente Isabelle Huault fait le point sur les enjeux auxquels est confronté son établissement dans un contexte de forte compétition internationale et de montée en puissance de la thématique numérique.
Vous avez été nommée il y a deux ans présidente de l’université Paris-Dauphine. En quoi celle-ci est-elle quelque peu atypique dans le paysage français?
Paris-Dauphine a été créée en 1968 à l’occasion d’une grande réforme de l’enseignement supérieur menée par le ministre de l’époque, Edgar Faure. L’enjeu était à la fois de répondre à la crise universitaire qui venait d’avoir lieu et de créer des universités pluridisciplinaires pour faire évoluer le modèle traditionnel des facultés, jusqu’alors très cloisonné. Vincennes a ainsi été créée à l’est de Paris et Dauphine à l’ouest. Cette dernière s’est consacrée aux sciences de l’organisation et de la décision, en se développant autour de six disciplines : les mathématiques, l’informatique, les sciences de gestion (dont la finance), l’économie, le droit, et les sciences sociales. L’originalité de l’établissement tient également à son caractère hybride, à mi-chemin entre l’université classique et une grande école, avec depuis longtemps une sélection des étudiants dès la première année.
Nous avons en outre toujours valorisé la recherche. Si Paris-Dauphine est effectivement connue dans le domaine de l’économie, du management et de la finance, qui sont des composantes très importantes de son identité, elle l’est tout autant pour les mathématiques et l’informatique. Notre centre de recherche en mathématiques est très réputé et compte parmi ses anciens professeurs ou étudiants des lauréats de la médaille Fields comme Pierre-Louis Lions et Cedric Villani, ou le prix Nobel d’économie Jean Tirole, titulaire d’un doctorat de mathématiques de la décision.
L’internationalisation est devenue un enjeu important pour l’enseignement supérieur. Comment affrontez-vous cette compétition ?
Nous avons une forte réputation en...