Le groupe français de recyclage Paprec, a refinancé sa dette senior et mezzanine sur le marché des green bonds. C’est la première fois en France qu’une telle opération est réalisée non seulement sur le marché high yield, mais en outre par une ETI.
Le groupe spécialisé dans le recyclage de déchets Paprec (800 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014) a rouvert le marché français des green bonds, ces obligations destinées à financer des projets favorisant la protection de l’environnement. En effet, le 20 mars dernier, la société a émis 480 millions d’euros sous cette forme, alors que le secteur n’avait connu aucune opération depuis celle de GDF Suez en mai 2014. Cette émission est singulière à plus d’un égard. En effet, il s’agit de la première opération réalisée par une ETI française relevant de la catégorie spéculative. En outre, au lieu de financer un nouveau projet «vert», comme cela a été le cas jusqu’à présent en France, les fonds levés ont permis à la société de refinancer sa dette existante. En effet, le groupe a pu rembourser une dette senior d’exploitation de 300 millions d’euros, ainsi qu’une tranche mezzanine, héritée de l’entrée au capital de Bpifrance en 2012, qui représentait avec ses intérêts capitalisés environ 180 millions d’euros.
Priorité à l’obligataire
Ce montage en deux tranches ne satisfaisait plus la société, tant en termes d’échéances de remboursement que de coût. En effet, les échéances de la dette senior, qui était amortissable, limitaient la capacité de la société à investir dans son activité.
«En outre, le coût de la tranche mezzanine était beaucoup trop élevé par rapport aux taux actuels du marché», explique Charles-Antoine Blanc, directeur administratif et financier de Paprec. Autant d’inconvénients qui ont incité la société, au début de l’été 2014, à chercher un moyen de remplacer ce montage par un emprunt obligataire, au remboursement in fine, et aux coupons moins élevés.