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Partage de la valeur : l’exemple de Michelin est-il précurseur ?

Publié le 26 juin 2024 à 11h47

La Garanderie Avocats    Temps de lecture 9 minutes

En décidant d’instaurer un « salaire décent », modulé selon les différences de coût de la vie constatées entre régions françaises, notamment, Michelin s’attaque aux ruptures d’égalité entre collaborateurs, selon leur localisation, faisant progresser à la fois la question du partage de la valeur dans l’entreprise et celle des valeurs de celles-ci. Cette politique de différenciation des salaires, pas toujours acceptée par les syndicats, est encadrée par la justice, qui s’assure que les écarts sont bien motivés par des données objectives.

Par Dominique de la Garanderie et Guy Alfosea, associés au sein du cabinet La Garanderie Avocats, acteur de la transition sociale

Quelle corrélation entre partage de la valeur et partage des valeurs ? Cette question, soulevée de la manière la plus pratique qui soit par la déclaration de Florent Ménégaux, directeur général de Michelin, concernant la valeur réelle du salaire minimum selon les lieux de vie, illustre une transformation en profondeur des relations entre salariés et employeurs. Si la question du salaire différencié est un enjeu en soi, il illustre également un mouvement plus large ayant trait au rôle de l’entreprise, au-delà de ses obligations légales. Cette position, que l’on pourrait appeler éthique, pose la question de savoir si un partage de valeur peut être effectif sans partage des valeurs de l’entreprise, et in fine de savoir quelles sont ces valeurs prônées.

Un prérequis pour une entreprise saine et pérenne

Au-delà de la seule contrainte pour l’entreprise, les exigences de partage de la valeur sont une opportunité de renforcer le dynamisme interne de la structure et de renforcer productivité, compétitivité et fidélisation des équipes. En 2021 déjà, l’étude OpinionWay pour les Echos1 révélait que 83 % des salariés considéraient qu’il était important que l’entreprise dans laquelle ils travaillent partage leurs valeurs et 70 % de ces valeurs concernaient l’esprit d’équipe, la solidarité ou encore l’égalité homme/femme.

Hormis les entreprises à mission qui ont fait de ces engagements le cœur de leur action, la majorité des entreprises aujourd’hui a intégré ces nouveaux impératifs, soit avec la raison d’être, soit de façon moins formelle en...

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