Alors que les prix des matières premières et de certaines marchandises progressent fortement, les entreprises peuvent provisionner cette hausse des coûts. Une solution peu connue qui permet pourtant aux sociétés de limiter les effets de l’inflation sur leur trésorerie.
C’est un vieil outil, passé aux oubliettes, qui pourrait bien être utile aux entreprises : la provision pour hausse des prix. « Ce dispositif existe depuis longtemps, mais comme il n’y avait pas d’inflation, il n’avait pas d’utilité, relève Céline Dargent, expert-comptable chez Sadec Akelys. Or, désormais, face à la hausse des prix des matières premières, cet outil est devenu un bon levier pour permettre aux entreprises d’améliorer leur trésorerie en déduisant de leur base imposable une partie de ces hausses. »
«La provision pour hausse de prix est devenue un bon levier pour permettre aux entreprises d’améliorer leur trésorerie en déduisant de leur base imposable une partie de ces hausses. »
Une augmentation supérieure à 10 %
Concrètement, ce dispositif s’adresse aux entreprises, soumises à l’impôt sur les sociétés ou à l’impôt sur le revenu, ayant constaté, sur un an, une augmentation des prix supérieure à 10 % d’une ou de plusieurs de leurs matières premières ou de leurs marchandises. Il permet alors de doter en provisions une partie de la hausse. « Les entreprises peuvent provisionner la différence entre la valeur unitaire de leur stock à fin 2021 et la valeur unitaire de leur stock à fin 2020, majorée de 110 %, détaille Céline Dargent. Cette provision est ensuite déduite de leur base imposable. Et si l’entreprise est en déficit, elle pourra être prise en compte ultérieurement. » Ces économies peuvent rapidement s’avérer élevées. « Par exemple, si une marchandise passe de 70 euros fin 2020 à 120 euros fin 2021, sur une base de 1 000 tonnes, 43 000 euros pourront être déduits de la base imposable, ce qui représente in fine une économie d’impôt de plus de 10 000 euros ! (voir encadré) »,...