Ce n’est pas l’euphorie dans les cabinets d’audit ces derniers temps. Croissance économique française en berne, budget conseil des entreprises serré ou inexistant, pression à la baisse sur les honoraires d’audit. Pour autant, presque tous les cabinets affichent sur 2012-2013 une croissance comprise entre 3,3 et 4,5 %.
Les années de crise se suivent et se ressemblent… Sur l’exercice 2011-2012, les grands réseaux d’audit (qui clôturent entre mai et septembre) luttaient déjà pour préserver leur croissance malgré la conjoncture et la tension sur les prix. Finalement, ils étaient parvenus à arracher une croissance comprise entre 2 et 4 %. Même scénario en 2012-2013, au point que l’on pourrait copier les observations précédentes et les reporter sur l’exercice. A ceci près que si le contexte économique global est toujours aussi peu porteur, le ton l’an dernier à la même époque était franchement inquiet : baisse des créations d’entreprises, augmentation du nombre de défaillances, résistance affaiblie des PME, inquiétude sur les financements…
Cette année, l’état d’esprit est plutôt à l’espoir d’une reprise sur fond d’attentisme car depuis septembre dernier, les signes sont encourageants, et les récentes annonces politiques amorcent un regain de confiance.
A condition d’être capable de transformer l’essai ! «Nous devons reconnaître ce qui marche dans ce pays, et ça vaut notamment pour nous-mêmes, pour les politiques et les médias. Par exemple, nous avons beaucoup d’atouts sur le terrain technologique, observe Alain Pons, président de la direction générale de Deloitte France. D’une manière générale, l’économie française est une économie de services, on ne peut pas faire comme s’il n’existait que de l’industrie, c’est une vision décalée. Preuve en est : nous avons un ministère de l’Industrie mais pas de ministère des Services.»Tous les patrons de cabinets sont unanimes : il faut mettre en œuvre les réformes annoncées et vite, pour que la France puisse monter dans le train de la reprise mondiale.