Ces dernières années, les exemples d’entreprises qui voient leur cours boursier s’effondrer en l’espace d’une séance, parfois jusqu’à plus de 60 %, se multiplient. Imputée largement à une diminution de la liquidité de marché, conjuguée à de nouvelles modalités d’intervention des investisseurs, cette tendance suscite l’exaspération de nombreux émetteurs. Au risque de nuire à l’attraction de la cote.
La sanction du marché ne s’est pas fait attendre. En réponse à la réalisation effective de la restructuration financière du groupe par le consortium emmené par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, Casino a vu son cours boursier plonger de -64,23 % lors de la séance du 25 mars, puis de -44,87 % le lendemain et de -63,42 % le surlendemain. Les repreneurs de la chaîne de grande distribution avaient cependant prévenu : sous l’effet des diverses cessions d’actifs bouclées dans le cadre des plans de sauvegarde accélérée, la valeur du titre était amenée à s’ajuster dans de telles proportions. La semaine dernière, l’action de l’ex-fleuron stéphanois cotait 0,04 euro. Avant le début de la pandémie, elle valait plus de 48 euros.
Un record de corrections pour le CAC 40
En dépit de sa situation financière assez singulière, Casino n’est pourtant pas un cas isolé en matière de « massacre boursier », comme n’hésitent pas à le dénommer plusieurs analystes financiers. Lui aussi en grandes difficultés, Atos a subi des corrections en séance de près de -20 % le 19 mars et de -30 % le 5 février. Le 29 février, l’action du fabricant français de principes actifs de médicaments Euroapi, ancienne filiale de Sanofi, a reculé de -43,33 %. Elle s’était déjà effondrée de près de 60 % le 10 octobre 2023, un mois particulièrement riche en gadins boursiers journaliers. Après un avertissement sur résultat du géant des paiements Worldline, son titre avait chuté de 59 % sur la seule journée du 25. Du jamais vu pour un membre de l’indice CAC 40 ! Quant à Alstom, il avait enregistré une baisse de son titre d’environ 40 % durant la journée du 5.