Depuis quelques années, une trentaine d’opérations de media for equity, qui consistent en un échange de fonds contre de la publicité, ont été mises en place en France. Mais malgré les avantages qu’il procure pour les start-up et les médias, ce mode de financement, en vogue en Allemagne, ne rencontre pas le même engouement dans l’Hexagone.
TF1, M6, Euronews, NextRadio, Sud-Ouest, La Dépêche du Midi. Leur point commun ? Avoir déjà réalisé une opération de media for equity. Le principe est original : des entreprises en croissance offrent au média des obligations convertibles ou des parts au capital contre une visibilité publicitaire. Parmi ces start-ups qui ont sauté le pas : Leetchi (cagnotte en ligne), Sefaireaider.com (services à la personne), EasyCartouche (vente en ligne de cartouches), Runnin’City (application touristique pour les coureurs). Dernier exemple en date : Miliboo (ameublement) a réalisé en février dernier une opération de ce type avec M6. Depuis environ cinq ans, ce mode de financement importé d’Allemagne a séduit une trentaine de sociétés.
Un investissement marketing
Sur le papier, le montage se révèle particulièrement avantageux pour les deux parties. En effet, pour les chaînes télé, radios et journaux ou magazines, ces transactions leur permettent d’abord de diversifier leurs publicités. «Les médias peuvent par ce biais accéder à une typologie d’entreprises différente», indique Pierre-Edouard Berion, partner de RAISE Ventures. Mais le media for equity leur offre aussi de nouvelles sources de revenus. «L’investissement dans des start-ups apparaît comme un complément de croissance pour les médias, à un coût intéressant», synthétise Charles-Emmanuel Prieur, associé du cabinet UGGC Avocats.
Du côté des entreprises en croissance – souvent des start-ups –, le media for equity contribue à se faire connaître à moindres frais.
«Les start-ups peuvent gagner en notoriété très rapidement sans décaisser de cash, ce qui constitue une opportunité de développement...