L’instauration le 11 août dernier d’un nouveau mécanisme de détermination du taux de change du renminbi par la People’s Bank of China (banque centrale chinoise) a provoqué un mouvement de dépréciation de la devise. Une tendance appelée à se poursuivre selon les spécialistes.
Après la Banque nationale suisse, qui avait pris les investisseurs à contre-pied en janvier dernier en supprimant le cours plancher limitant l’appréciation du franc face à l’euro, c’est au tour de sa consœur chinoise de semer la zizanie sur les marchés. En pleine période d’inquiétudes relatives à la santé de l’économie du pays et de crise boursière, la People’s Bank of China a en effet procédé contre toute attente à une dévaluation de sa monnaie le 11 août dernier.
Dans le même temps, l’institution a annoncé la mise en place d’un nouveau mécanisme de détermination du taux de change du renminbi (voir encadré). Une décision qui s’est traduite par une dépréciation de plus de 3 % du yuan tant face au dollar que face à l’euro et qui, selon les spécialistes des changes, devrait se poursuivre au moins d’ici fin 2016.
Des demandes de couvertures en hausse
Habituées à voir la devise chinoise rester relativement stable face aux grandes monnaies internationales depuis de nombreux mois, les sociétés exposées à la Chine ont été prises de court.«Personne n’avait vu venir ce mouvement, reconnaît un banquier. Dans la mesure où le renminbi figurait parmi les rares devises émergentes à ne pas s’être dépréciées depuis 2013, plusieurs de nos clients qui vendent leurs produits en yuan mais dont les coûts de production sont libellés dans une autre monnaie avaient choisi de ne pas se couvrir. Un certain nombre d’entre eux nous a contactés en catastrophe mi-août pour mettre en place des couvertures destinées à préserver leurs marges.»...