Alors que les réseaux sociaux ont longtemps été considérés par les directions financières comme une source d’ennuis, ces dernières se voient de plus en plus contraintes de les adopter. Toutefois, celles qui ont franchi le pas commencent à en tirer certains avantages.
«Le nombre d’heures visionnées sur Netflix au mois de juin a dépassé le million pour la première fois !» En juillet 2012, si cette nouvelle avait de quoi satisfaire Reed Hastings, le CEO de la plateforme américaine de vidéo à la demande Netflix, il aurait certainement mieux fait de la garder pour lui-même et de ne pas la publier sur son compte Facebook. En diffusant ce message sur le réseau social, le dirigeant de la société a en effet dévoilé une information sur la performance de sa société à plus de 244 000 abonnés, qui se trouvaient donc en possession d’une information qui pouvait influencer le cours de Bourse de la société. Dès le lendemain, ce dernier a bondi de 13 %, à 81,72 dollars, entraînant la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, à menacer la société de poursuites judiciaires.
La mésaventure de Netflix a servi de leçon : les entreprises ont pris conscience de l’enjeu que les réseaux sociaux peuvent représenter. Dépassant le simple cadre de la communication grand public et du marketing, ils concernent désormais potentiellement tous les autres départements de l’entreprise, à commencer par la direction financière. Or cette dernière a encore tendance à sous-estimer leur impact, notamment en France. «Aujourd’hui, les directions financières ne sont pas pionnières dans l’adoption des réseaux sociaux afin de réaliser leur communication», témoigne Loïc Mesnage, associé chez PwC. Toutefois, il leur est de plus en plus difficile de les ignorer.