Si le nombre de défaillances d’entreprises est actuellement très faible, la tendance devrait s’inverser en 2022, sous l’effet de la fin du « quoi qu’il en coûte », de la hausse des prix et de délais de paiement toujours trop élevés. Dans ce contexte potentiellement préoccupant, les professionnels du risque client invitent les entreprises à surveiller de plus près leur poste clients.
En cette fin d’année 2021, la situation financière des entreprises apparaît faussement rassurante. Le troisième trimestre a été encore marqué par un recul du volume des défaillances. Avec 5 311 procédures collectives ouvertes, en diminution de 20,8 % par rapport à la même période en 2020, le volume des jugements est deux fois inférieur au niveau d’avant-Covid, selon la dernière étude Altares sur les défaillances d’entreprises. En données lissées sur un an, la tendance reste favorable, avec 28 000 jugements prononcés à fin septembre, contre 37 400 un an plus tôt (-25 %). « Sur le dernier trimestre 2021, les défaillances devraient pouvoir être encore contenues sous le seuil des 10 000 avant que 2022 n’ouvre la voie à des tendances bien moins favorables », précise Thierry Millon, directeur des études chez Altares.
Euler Hermes anticipe ainsi un rebond des défaillances d’entreprises en France de l’ordre de 40 % en 2022. « Ce rebond ne sera pas suffisant pour revenir aux niveaux de 2019, analyse Ana Boata, directrice de la recherche économique d’Euler Hermes. Toutefois, il est annonciateur d’une tendance : une reprise lente, mais progressive et durable, de la recrudescence des défaillances d’entreprises en France, synonyme de résurgence du risque d’impayés. » Le rebond des défaillances pourrait également être lié à une surchauffe de l’économie et à un problème d’offre. « Actuellement, l’augmentation de la demande est tellement forte que certains secteurs d’activité commencent à...