Encore contenues en début d’année, les défaillances d’entreprises sont fortement reparties à la hausse depuis quelques mois, portées par une multiplication des facteurs de tension qui pèsent sur les trésoreries. Dans ce contexte, et afin d’éviter un nouveau dérapage des délais de paiement et une envolée de la sinistralité, les professionnels de la gestion du poste client adaptent leurs prestations en tenant compte des éléments conjoncturels qui fragilisent actuellement les trésoreries des entreprises.
Avec 8 950 procédures collectives ouvertes entre le 1er juillet et le 30 septembre 2022, le niveau des défaillances d’entreprises atteint un rythme d’augmentation de 69 % par rapport à la même période en 2021. « Sur 12 mois glissants, la barre des 38 000 défauts a été franchie, précise Thierry Millon, directeur des études Altares. Avec 10 000 procédures de plus en un an, la France renoue avec les niveaux de défaillances de l’été 2020. Elle reste cependant encore loin des 53 000 procédures observées fin septembre 2019. » En effet, pour le moment, le risque de sinistralité reste maîtrisé car les entreprises disposaient jusqu’à présent d’atouts pour résister (PGE, PGE Résilience, moratoire sur les dettes sociales…). De même, elles profitent encore de la croissance de 2021 qui leur a permis de retrouver des marges intéressantes, voire de renforcer leurs capitaux propres afin de bénéficier d’un bilan équilibré. L’augmentation actuelle des défaillances est donc surtout liée à un défaut d’activité et concerne à ce titre essentiellement des entreprises créées pendant la Covid ou récemment et qui n’auraient pas encore trouvé leur public.
«La pression sur les prix reste est forte – nous avons diminué nos prix de 3 % cette année alors que 2021 avait vu une augmentation –, mais nous profitons encore de la faible sinistralité. »
Un retour annoncé à de hauts niveaux de défaillance
En fin d’année, la donne devrait néanmoins changer. Les analystes sont unanimes pour pronostiquer une forte accélération de la sinistralité des entreprises. Altares a ainsi déjà rehaussé son scénario le plus optimiste de 48 000 à 53 000 défaillances pour 2023 en raison des nombreux signaux négatifs, en particulier la récession qui s’annonce. « Cette...
