Malgré la résurgence du risque client et fournisseur, les entreprises continuent de faire preuve de résilience. La détérioration de la conjoncture va toutefois peser sur la sinistralité, avec un niveau de défaillances élevé. Dans ce contexte, afin de préserver leur trésorerie, les entreprises activent l’ensemble des leviers dont elles disposent, de l’allongement des délais de paiement à la mise en place de solutions de prévention du risque, avec le recours à l’assurance.
Contre toute attente et en dépit du risque de récession annoncé fin 2022, les entreprises ont fait preuve de résistance en 2023. Certes, le niveau de défaillances est reparti à la hausse, enregistrant depuis le début de l’année 2022 des croissances de 47 % chaque trimestre selon Altares. Néanmoins, cette croissance marque le pas depuis cet été avec un mois d’août moins mauvais que l’année dernière et un mois de septembre en décélération. Altares fait ainsi état d’une augmentation de 23 % de la sinistralité au troisième trimestre 2023, soit une évolution deux fois moins importante que celle enregistrée les trimestres précédents.
Au total sur les neuf premiers mois de l’année, la France compte 41 000 défaillances d’entreprise. « Nous nous rapprochons du niveau des défauts de paiement de 2018, mais le “mur des faillites” annoncé pendant la période Covid n’est jamais arrivé, explique Thierry Millon, directeur des études d’Altares. Cependant, nous sommes très attentifs aux tendances du mois d’octobre, qui coïncide avec les échéances de règlement des dettes Covid et des dettes sociales, même si globalement l’Urssaf reste encore bienveillante concernant le recouvrement des créances, faisant encore prévaloir la conciliation sur l’assignation en justice. Plus largement, le quatrième trimestre 2023 s’annonce compliqué au regard notamment des difficultés conjoncturelles prévues auxquelles s’ajoutent des tensions géopolitiques qui s’aggravent et qui pourraient peser sur le moral des...