Alors que la guerre en Ukraine a provoqué d’importants sinistres, coûteux pour les assureurs, les entreprises pourraient avoir plus de difficultés à couvrir le risque politique. Des hausses de prix sont également à prévoir sur ce type d’assurance.
Il y a quelques semaines encore, le risque politique était l’une des rares catégories d’assurance bénéficiant d’une stabilité de ses tarifs. Mais la guerre en Ukraine a très vite changé la donne. « Les capacités des assureurs sur le risque politique ont progressé ces dernières années car le nombre d’événements conduisant à des indemnisations avait diminué, observe Benoît de Fontenay, associé chez Euklead. Toutefois, la situation en Ukraine a prouvé qu’une guerre pouvait arriver soudainement dans un continent stable. Ce conflit est en train de chambouler le marché de l’assurance risque politique. »
«Certaines entreprises, notamment celles ayant des filiales en Ukraine, étaient bien couvertes contre un risque politique dans ce pays, mais d’autres, au contraire, ne se sentaient pas concernées. »
Un risque pas toujours anticipé
Certes, le niveau de couverture des entreprises était assez variable. « Les contrats assurance risque politique sont généralement des contrats sur mesure (voir encadré), où les entreprises peuvent sélectionner les risques et les pays qu’elles souhaitent couvrir, explique Xavier Monsaingeon, fondateur de l’entreprise de courtage Platus. Certaines entreprises, notamment celles ayant des filiales en Ukraine, étaient bien couvertes contre un risque politique dans ce pays, mais d’autres, au contraire, ne se sentaient pas concernées, et ce quelle que soit la taille de la société. » Mais les compagnies d’assurances n’avaient pas prévu qu’un tel risque puisse survenir. « Les assureurs avaient déjà identifié certaines zones du globe comme étant plus risquées, comme la zone du Sahel, les pays du Maghreb depuis le Printemps arabe, et même les pays sous influence russe, rappelle Benoît de...