Afin de refinancer une partie de la plus importante acquisition de son histoire, Roquette a procédé il y a quelques semaines à une émission inaugurale d’obligations senior et de titres hybrides. Cette première de la part du groupe spécialisé dans la fourniture d’excipients pharmaceutiques a fait l’objet d’une forte demande de la part des investisseurs.
Tout vient à point à qui sait attendre. Cela faisait de nombreuses années que la société Roquette s’intéressait au marché obligataire. Illustrant sa volonté de s’y financer un jour, le fournisseur d’excipients pharmaceutiques pour les secteurs de la santé et de la nutrition (près de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires) dispose depuis plus de dix ans d’une notation financière, décernée par l’agence S&P Global Ratings. En bouclant, le 18 novembre dernier, son émission inaugurale, Roquette est enfin passé à l’acte. « Groupe familial depuis sa création en 1933, Roquette a toujours eu un profil de développement dynamique et prudent, ce qui se matérialise notamment par un endettement limité, témoigne Isabelle Bouvier, sa directrice financière. Pour enclencher le processus de notre premier emprunt obligataire, nous avions simplement besoin qu’advienne l’événement déclencheur. »
Deux prêts à terme
Celui-ci est intervenu le 19 mars dernier, lorsque l’entreprise nordiste a annoncé le rachat de la société américaine IFF Pharma Solutions, un producteur mondial d’excipients pour l’administration de médicaments par voie orale. Réalisée quelques mois après l’acquisition du Japonais Qualicaps, cette opération de croissance externe, d’un montant de 2,85 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros), est la plus importante de son histoire. Pour la financer, sa direction financière a mis en place un crédit relais (bridge) d’un même montant et d’une maturité de deux ans, dont elle a initié le refinancement...