Dans une optique de diversification de ses sources de financements, Saint-Gobain a mis en place, en décembre dernier, son premier programme de titrisation de créances commerciales en France, réalisé par sa filiale Point.P. Afin d’optimiser les rémunérations demandées par les banques, le groupe leur a notamment proposé un éventail souple en termes de structuration et de maturité.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le programme de titrisation, d’un montant maximum de 600 millions d’euros, mis en place par une filiale de Saint-Gobain en fin d’année dernière représente une première dans l’histoire du groupe. Pourtant ce dernier possède depuis longtemps une politique de diversification et de désintermédiation de ses financements. Sa dette brute, qui atteignait 12,5 milliards d’euros au 30 juin 2013, est à plus de 85 % d’origine non bancaire. Outre plusieurs émissions obligataires classiques, le groupe a également réalisé, en 2012 et en 2013, des opérations de placement privé, sur des maturités de 10 et 20 ans. Mais, jusqu’à présent, il n’avait jamais eu recours à la titrisation, du moins en France.
«La réflexion sur la création d’un tel programme a débuté il y a un peu plus d’un an, explique Daniel Biarneix, directeur financier adjoint du groupe. Si nous avions, grâce à nos placements privés, sécurisé nos financements à long terme, nous nous sommes demandé s’il existait une autre façon de diversifier notre base d’investisseurs, tout en profitant de l’environnement de taux bas pour réduire le coût moyen de notre endettement.»La mise en place d’un mécanisme permettant de lever des ressources en s’appuyant sur des créances commercialesest alors apparue comme particulièrement adaptée.
«Il nous a semblé que la titrisation pouvait représenter un outil intéressant car il s’agit d’un dispositif de financement de court terme – donc moins cher – qui offre...