Confrontées à l’arrêt total ou partiel de leurs activités, beaucoup d’entreprises, qu’il s’agisse de TPE comme de grands groupes, ont cherché à lever des liquidités au cours des dernières semaines afin de pouvoir honorer leurs obligations et/ou de renforcer leur trésorerie. Si le volontarisme des pouvoirs publics et la politique de la Banque centrale européenne tendent à simplifier l’accès aux financements, la dégradation actuelle et future du profil de risque de nombreuses sociétés incite les prêteurs à la prudence.
Recherche liquidités à tout prix. Comme lors de chaque choc économique, la quête de financements s’est imposée, depuis l’arrivée du coronavirus et l’instauration du confinement en France, comme l’une des priorités des dirigeants et responsables financiers d’entreprise. La comparaison avec les crises passées, en particulier celle de 2008-2009, s’arrête toutefois là. D’abord, celle du Covid-19 est de nature sanitaire. Ensuite, beaucoup d’acteurs l’abordent en bien meilleure position. Même si l’endettement a fortement progressé durant la décennie écoulée, de nombreux groupes ont en effet profité des conditions de financement historiquement favorables des dernières années pour se constituer des réserves abondantes.«A elles seules, les 100 principales sociétés cotées françaises détenaient avant la crise plus de 300 milliards d’euros de cash au bilan, selon les chiffres publiés par la Banque de France», rappelle Dominique Chesneau, associé gérant de Tresorisk Conseil et membre de l’Association des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DFCG). De leur côté, les banques ont considérablement renforcé, sous l’effet de la réglementation, leurs fonds propres et leurs coussins de liquidité.«De fait, nous n’assistons pas aujourd’hui, à la différence de la grande crise financière, à un resserrement du crédit, ou “credit crunch”», observe Patrick Artus, chef économiste de Natixis. Enfin, les banques cent...