Afin de financer les investissements de huit filiales en Chine, Total vient de réaliser une émission obligataire inaugurale libellée en renminbis. Il s’agit de la première opération de ce type effectuée par une entreprise étrangère depuis la fermeture du marché en juillet suite aux perspectives de durcissement de la politique monétaire américaine.
Entamé il y a près d’un an par la direction financière de Total, un projet phare de financement en Chine a bien failli être compromis par… la Banque centrale américaine ! Le groupe pétrolier avait en effet finalisé, dès le mois d’avril, son roadshow afin de réaliser sa première émission obligataire libellée dans la devise chinoise. Mais, le mois suivant, la Fed a évoqué la perspective de rendre sa politique monétaire moins accommodante, ce qui a entraîné un retrait des capitaux occidentaux des pays émergents puis une fermeture brutale du marché obligataire en renminbis.
Toutefois, ce contretemps n’a porté qu’un préjudice limité à la société française. Profitant des propos rassurants du président de la Réserve fédérale à la fin de l’été, Total est parvenu à lever, le 19 septembre, le montant souhaité de 1,065 milliard de renminbis (environ 130 millions d’euros), à des conditions favorables.
Des crédits bancaires onéreux en Chine
Cette réouverture du marché obligataire offshore en yuan a constitué un véritable soulagement pour le primo-émetteur, tant cette opération présentait, pour lui, un grand intérêt. En effet, huit de ses filiales basées en Chine, spécialisées notamment dans la pétrochimie et dans la production de caoutchouc, prévoient d’effectuer des investissements significatifs au cours des prochains mois. Or, pour lever les fonds nécessaires, les équipes financières de Total ont rapidement convenu que les modes de financement jusqu’alors utilisés dans le pays seraient peu adaptés.
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