Comme pour les préparateurs des comptes, c’est le pragmatisme qui va devoir guider les auditeurs.
Contrairement aux comptes annuels, les comptes semestriels ne font pas l’objet d’un audit mais d’un simple examen limité assorti d’une revue de la sincérité des informations contenues dans le rapport d’activité. L’exercice, cette année, va néanmoins s’avérer plus délicat que d’habitude pour les auditeurs. Fort heureusement, ils peuvent s’appuyer sur plusieurs recommandations. L’Autorité des normes comptables (ANC) a sorti les siennes le 18 mai, l’AMF et l’Esma le 20, la CNCC y travaille.
L’exercice est difficile à plus d’un titre. D’abord, les entreprises sont actuellement davantage concentrées sur leur activité que sur leurs comptes. Ensuite, les impératifs sanitaires compliquent les circuits d’information. Enfin, et surtout, les comptes semestriels doivent cette année rendre compte de la crise sanitaire, qui constitue un élément de rupture aussi violent qu’inédit. Les institutions sont particulièrement conscientes, comme l’indique l’AMF dans son communiqué du 20 mai, «des difficultés que rencontrent les sociétés pour poursuivre leurs activités dans le contexte actuel ainsi que de la visibilité réduite sur leurs perspectives». Ce qui n’empêche pas le gendarme boursier de rappeler aussi «qu’une information fiable, aussi spécifique et détaillée que possible, contribue à maintenir la confiance des marchés». C’est sur cette ligne de crête que les entreprises et leurs auditeurs vont devoir se positionner.
Trois idées forces
Trois idées-forces ressortent des recommandations publiées. D’abord, les...