La demande des investisseurs pour les obligations convertibles permet aux entreprises d’obtenir des conditions de financement très attractives. Toutefois, la chute récente des cours de Bourse des émetteurs potentiels tend à diminuer leur attrait pour ces titres.
En émettant le 5 janvier dernier 650 millions d’euros sous la forme d’obligations convertibles, Safran a marqué les esprits. En effet, l’équipementier aéronautique français a réussi à placer ses titres à un taux de - 0,78 %, soit le niveau le plus faible jamais observé sur les marchés européens. La société a également obtenu une prime de conversion – celle-ci représente la différence entre le cours actuel de l’action et le prix d’exercice de l’obligation – élevée, de 45 %. Des modalités particulièrement avantageuses, que les banquiers pensent voir perdurer en 2016. «Cette année, les rendements sur les nouvelles émissions d’obligations convertibles devraient le plus souvent rester négatifs, et les primes de conversion évoluer autour de 40 %», anticipe Thierry Olive, responsable de l’activité Equity Capital Market chez BNP Paribas.
Un élargissement de la base d’investisseurs
Cet optimisme s’explique par le renforcement de la demande des investisseurs pour les obligations convertibles, perceptibles depuis plusieurs années déjà. «Les obligations convertibles ont affiché une meilleure performance que la plupart des autres classes d’actifs ces dernières années, rappelle Xavier Lagache, responsable de l’activité equity-linked pour l’Europe chez Deutsche Bank. Par conséquent, les investisseurs ont progressivement augmenté leurs engagements dédiés à ces produits.» En outre, le nombre d’investisseurs s’intéressant à ces derniers a tendance à augmenter. «Alors que les obligations convertibles attiraient traditionnellement...