A trois mois de la suppression des formats de paiement nationaux, les banquiers redoutent que de nombreuses entreprises françaises n’aient pas achevé leur migration à temps. Pour celles qui ont déjà adopté le Sepa, des dysfonctionnements demeurent, notamment en ce qui concerne la restitution des données relatives aux transactions effectuées.
La bouffée d’oxygène accordée par la Commission européenne en janvier dernier n’aura finalement pas été inutile, loin s’en faut ! En acceptant, à la surprise générale, de repousser de six mois la date butoir pour l’adoption du nouveau système de paiement européen (Sepa) – celle-ci est désormais fixée au 1er août –, l’exécutif européen a en effet prémuni de nombreuses entreprises contre une véritable catastrophe financière. Alors que les banques devaient initialement rejeter les transactions réalisées au format domestique à partir du 1er février, 15 % des virements et 30 % des prélèvements effectués à cette date en France n’étaient toujours pas compatibles au format Sepa !
Encore des retardataires parmi les TPE-PME
Même si la situation s’est sensiblement améliorée depuis, le chemin à parcourir reste encore long. Certes, à fin mars, 93,5 % des volumes de virements (SCT) et 90,6 % des volumes de prélèvements (SDD) répondaient à la nouvelle réglementation. Mais ces pourcentages masquent une réalité plus contrastée, notamment en ce qui concerne le SDD.
«En France, plus des trois quarts des prélèvements sont opérés par une trentaine de grands donneurs d’ordres, rappelle Christophe Roy, responsable paiement et cash management chez HSBC France. La forte hausse des volumes de SDD enregistrée au premier trimestre s’explique principalement par le fait que ces derniers ont aujourd’hui achevé leur migration. En revanche, un grand nombre de TPE et de PME n’ont toujours pas initié ce chantier et pourraient abandonner le prélèvement...