Afin de permettre à ses fournisseurs de réduire leur besoin en fonds de roulement, Engie vient de mettre en place un programme d’affacturage inversé «collaboratif». Cette solution présente pour eux l’intérêt de faire préfinancer leurs créances à un coût reflétant le risque crédit de l’énergéticien.
Engie n’a pas attendu la publication par l’Afep et le Medef, le mois dernier, d’un guide de bonnes pratiques destiné à améliorer, entre autres, les relations entre les grands groupes et leurs fournisseurs, pour se pencher sur cette thématique. Le groupe a en effet mis en place début mars un programme d’affacturage inversé (reverse factoring) dit «collaboratif». Ce dispositif consiste à donner aux partenaires du groupe la possibilité de faire préfinancer leurs créances commerciales détenues auprès de l’énergéticien par un factor, plutôt que d’attendre leur règlement à la date prévue dans le contrat. «Cette idée nous est venue il y a deux ans après que nous avons constaté, principalement en consultant des études de marché, que la réduction des délais de paiement représentait l’un des leviers les plus efficaces pour améliorer la situation financière des PME et des ETI, explique Pierre Jossier, responsable corporate finance chez Engie. Nous avons donc demandé à plusieurs sociétés (banques, fintechs, etc.) de nous présenter des solutions dans ce sens.»
Ne souhaitant pas pour autant réduire ses propres délais de paiement, Engie s’est rapidement intéressé à l’affacturage inversé, une solution déjà utilisée par des groupes comme Carrefour et EDF et qui représentait environ 4,6 % du marché total de l’affacturage en France en 2014, selon l’Association française des sociétés financières. «Nous avons retenu le modèle “collaboratif” car, contrairement à d’autres formes de reverse...