Ces dernières années, les banques françaises ont mis en œuvre un certain nombre d’initiatives visant à verdir leurs portefeuilles de financements. Mais l’hétérogénéité de leurs pratiques et la lenteur des processus nourrissent les critiques persistantes des associations environnementales.
Début juin, une petite révolution s’est produite dans le secteur bancaire. Crédit Agricole a officiellement annoncé la mise en œuvre d’un plan de cessation complète de soutien à l’industrie du charbon. Une démarche alignée sur la plupart des scénarios de limitation du réchauffement climatique à 2 °C d’ici 2100, objectif fixé par l’Accord de Paris en 2015. Pour le groupe, il s’agit d’une rupture d’autant plus nette que celui-ci a accordé pour près de 3,5 milliards d’euros de financements à l’industrie charbonnière entre 2016 et 2018.
Aussitôt après l’annonce, les associations Oxfam et Les Amis de la Terre ont salué d’une même voix la résolution de la banque verte. «Ces engagements sont les plus contraignants jamais pris par une grande banque commerciale privée, indiquait mi-juin Lucie Pinson, responsable de la campagne Finance privée au sein des Amis de la Terre.A l’inverse de beaucoup de ses concurrents, Crédit Agricole incitera ses clients à fermer leurs actifs charbonniers plutôt qu’à les vendre, démarche qui produira un réel bénéfice environnemental.»
Un satisfecit qui contraste fortement avec le climat pour le moins électrique qui règne depuis la COP 21 entre les institutions financières et les organisations environnementales. Ces dernières jugent les efforts des premières insuffisants pour accompagner la transition énergétique via leurs financements et intermédiations obligataires, et ne se sont pas privées de le dire, ces derniers mois, dans un certain nombre de rapports et communiqués à charge.