La start-up française Verifeasy développe actuellement une solution d’intelligence artificielle capable de simplifier et d’écourter significativement la revue de conformité des crédits documentaires. La jeune pousse teste actuellement des projets pilotes au sein d’entreprises exportatrices et d’une grande banque.
L’intelligence artificielle peut-elle révolutionner le crédit documentaire, cette technique de paiement par laquelle une banque s’engage, pour le compte d’un importateur, à payer un exportateur contre remise de documents transactionnels ? Arnaud Doly, fondateur de la start-up Verifeasy, en est convaincu.
Son entreprise développe depuis 2017 une solution permettant, grâce à un savant dosage de machine learning, de détection d’occurrences linguistiques, de reconnaissance optique de caractères et, prochainement, de traitement automatique du langage naturel, d’optimiser le repérage des défauts de conformité dans les documents constitutifs des «crédocs». «Nous ciblons deux types de clients : les exportateurs, à qui revient la charge de fournir ces documents, et les banques, qui doivent en vérifier l’authenticité et la validité avant d’enclencher le paiement», détaille l’entrepreneur.
Un traitement exhaustif
L’idée lui vient en 2015, alors qu’il travaille dans le trading de matières premières à Londres. «J’ai alors pu constater que les deux tiers des documents émis par les exportateurs contiennent des irrégularités de forme et de fond, affirme-t-il. Un problème d’autant plus épineux qu’un crédit documentaire nécessite généralement, en moyenne, le transfert d’une vingtaine de pièces différentes, de la facture au connaissement (bill of lading), en passant par la liste de colisage et le certificat d’origine.»
Une exhaustivité et une diversité dont Verifeasy s’efforce aujourd’hui de tenir compte. «Nos...