Le gouvernement s’est enfin décidé à enclencher, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2021, une baisse des impôts de production de 20 milliards d’euros, dont un allégement de 10 milliards dès le 1er janvier prochain. Si la décision est saluée par les entreprises, qui la réclamaient de longue date, elle ne peut, en aucun cas, être considérée, selon elles, comme une mesure de relance.
Mieux vaut tard que jamais ! La dévastatrice tempête économique provoquée par la Covid-19 aura au moins eu un effet positif : la réforme fiscale des impôts de production est enfin enclenchée. Longtemps envisagée par l’exécutif – Emmanuel Macron l’avait encore promise lors de l’événement «Choose France» en janvier dernier devant les patrons du monde entier –, vivement recommandée par la Commission européenne elle-même dans son paquet «Semestre européen du printemps 2019», une baisse des impôts de production de 20 milliards d’euros est inscrite dans le projet de loi de finances pour 2021 (PLF 2021). Celle-ci se réalisera en deux temps : un allègement de 10 milliards d’euros est prévu dès le 1er janvier prochain, et 10 autres milliards seront supprimés en 2022 (voir encadré).
Même tardive, cette annonce est un soulagement pour les entreprises, qui désespéraient de l’entendre un jour. «Le gouvernement a enfin pris conscience de l’aberration fiscale que constituent les impôts de production pour la croissance des entreprises, se félicite Bruno Grandjean, président du directoire de Redex (70 millions de chiffre d’affaires), fournisseur d’équipements industriels et de machines outils. Ces taxes, qui étaient déjà vécues comme injustes en période normale, sont devenues intolérables en période de crise. Mais il ne s’agit en aucun cas d’une mesure de relance, c’est une mesure de bon sens pour la compétitivité des entreprises françaises.»
Il faut dire que les impôts de production ont...