Alors que les signes de ralentissement économique mondial se concrétisent, les entreprises attendaient beaucoup du projet de loi de finances pour 2020. Toutefois, axé sur une baisse de la fiscalité des ménages, le texte semble porter un coup d’arrêt à l’ambition initiale du gouvernement de favoriser la compétitivité des entreprises.
«Le budget 2020, c’est le budget de la baisse des impôts de tous les Français, se félicitait le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, le 27 septembre dernier lors de la présentation du projet de loi de finances pour 2020 (PLF 2020). Tout en poursuivant l’impératif de sérieux budgétaire, il représente près de 10 milliards d’euros de baisse d’impôts pour les ménages. Nous devons faire attention à ne pas incarner la cassure entre le peuple et une forme d’élite.» Après une année difficile avec le mouvement des Gilets jaunes, l’exécutif ne pouvait faire autrement que de mettre l’accent sur la question du pouvoir d’achat. Ainsi, le PLF 2020 prévoit de faire passer, dès le 1er janvier prochain, la première tranche du barème progressif de l’impôt sur le revenu de 14 % à 11 %, d’entériner la suppression du dernier tiers de taxe d’habitation pour 80 % des Français, d’exonérer définitivement la défiscalisation des heures supplémentaires et reconduire la prime exceptionnelle de 1 000 euros.
«C’est un projet de loi de finances pour les ménages, constate Nicolas Jacquot, avocat associé au cabinet Arsene. Le texte ne contient pas de mesures d’allégement fiscal en faveur de la compétitivité des entreprises.» Pourtant, ces dernières attendaient avec impatience ce projet de loi de finances de l’acte II du quinquennat. Après un budget 2018 salué par les chefs d’entreprises car réformant la fiscalité du capital (instauration du prélèvement forfaitaire unique de 30 %,...