Durant le confinement, de nombreuses entreprises, PME comme grands groupes, ont été victimes de cyberattaques. Les cybercriminels ont profité de nouvelles failles de sécurité et de la désorganisation des équipes pour frapper. Plusieurs semaines après la reprise, la menace reste prégnante.
Tarkett, Lise Charmel, X-Fab, France Télévisions, Fountaine Pajot et, tout dernièrement, l’assureur MMA… Ces entreprises ont toutes subi une cyberattaque au cours des six derniers mois, sans parler de dizaines d’autres dont les déboires n’ont pas été rendus publics par souci de confidentialité. Ces exemples sont constitutifs d’une tendance : les tentatives d’intrusion et les intrusions informatiques effectives visant les corporates ont augmenté significativement depuis le début de l’année en France – comme dans le reste du monde (voir encadré). «Sur la période, celles-ci ont crû de 20 % à 25 % dans l’Hexagone, un rythme deux fois plus élevé que l’an dernier, confirme Nicolas Arpagian, vice-président strategy et public affairs chez Orange Cyberdefense. Les attaques en déni de service (DDoS) qui consistent à rendre un serveur inopérant en le saturant de requêtes ont bondi plus particulièrement de 50 % au cours des quatre derniers mois.» Surtout, le taux de réussite des cyberattaques a doublé sur la période. «Les agressions ciblées, plus encore que les agressions “généralistes” ou “diffuses”, se sont révélées particulièrement dévastatrices», insiste Gérôme Billois, directeur de la practice cybersécurité de Wavestone.
Logiquement, cette intensification s’explique en grande partie par la propagation de la Covid-19 et l’instauration du confinement. En effet, la «bascule vers le tout-numérique» réalisée dans l’urgence par l’immense majorité des entreprises françaises au cours de la...