L’entrée en récession des Etats-Unis au cours du second semestre de 2023 ne fait plus guère de doute, aux yeux des économistes. Si l’hypothèse d’une contraction modérée de l’activité est privilégiée par les investisseurs, une baisse plus prononcée pourrait avoir lieu, sous l’effet d’une politique monétaire très restrictive. En Europe, l’Allemagne serait fortement affectée.
Rarement la situation économique aura été aussi paradoxale. Alors que la Commission européenne relevait, au début du mois de mai, ses prévisions de croissance pour la zone euro, il apparaissait, quelques jours plus tard, que l’Allemagne était entrée en récession au cours du premier trimestre de 2023, puisque le PIB a baissé au cours de deux trimestres consécutifs, de 0,5 % fin 2002 et de 0,3 % début 2023.
Aux Etats-Unis, les statisticiens ont révisé en légère hausse la croissance du premier trimestre, à 1,3 % en rythme annuel, soit une progression très faible du PIB de 0,3 % d’un trimestre sur l’autre, mais une hausse tout de même, alors que les économistes américains n’ont jamais été aussi nombreux depuis la crise sanitaire de 2020 à prévoir l’entrée de l’économie américaine en récession. C’est le cas pour 68 % d’entre eux, selon une enquête de Bloomberg. 43 % des experts interrogés estiment que la récession pourrait être déjà là, débutant dès le deuxième trimestre de 2023, tandis que 65 % prévoient une baisse du PIB à partir du troisième trimestre. Mais il ne s’agit là que de prévisions…
Seules deux certitudes peuvent être avancées aujourd’hui. D’une part, en Europe, les causes du ralentissement économique ne sont pas celles qui étaient attendues à l’été 2022, quand l’hypothèse d’une récession a commencé à être évoquée. Si, voilà un an, les craintes d’une récession en zone euro étaient directement liées à l’approvisionnement en énergie, et au prix de celle-ci, le sujet a...