Avec la chute des taux cet été, les assureurs-vie sont sous pression sur leurs fonds euros : ils cherchent à réorienter leur collecte vers les unités de compte. Mais, pour cela, une diversification de l’offre s’impose. Une opportunité pour les asset managers, à condition de passer le filtre de sélection, devenu plus exigeant, des assureurs.
La plongée en territoire négatif des rendements des obligations d’Etat françaises cet été a eu l’effet d’un électrochoc sur les compagnies d’assurance : le modèle du fonds euros, massivement investi en obligations et pierre angulaire de leur offre d’épargne depuis des décennies, a vécu. Comment garantir la liquidité permanente de ce véhicule tout en offrant un rendement attractif (1,80 % en 2018) quand les taux sont aussi durablement négatifs ? Pour résoudre cette quadrature du cercle, certes bien identifiée depuis des années mais devenue aiguë (lire encadré), plusieurs assureurs, comme Generali ou encore Allianz, ont explicitement annoncé vouloir limiter leur collecte sur les fonds euros, notamment en réduisant le taux servi, au profit des unités de compte (UC), dont le risque n’est supporté que par l’épargnant.
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«Le fonds euros est intéressant pour le client mais il est de plus en plus important pour lui d’y adjoindre des supports d’investissement de diversification, de sorte à assurer la performance de son contrat d’assurance-vie, prévient, de son côté, Youmna Hamze, directrice adjointe marché épargne & prévoyance d’AXA France. Notre cible en terme de diversification est que 40 à 45 % de la collecte soit effectuée sur des unités de compte.»
Une opportunité pour les asset managers
Ces annonces s’inscrivent dans la continuité d’une stratégie engagée depuis plusieurs années : en 2017 et 2018, les cotisations collectées sur les UC ont ainsi dépassé les 38 milliards d’euros selon la Fédération française de l’assurance,...