Les performances des marchés obligataires ont subi depuis le début de l’année le contrecoup des politiques monétaires très accommodantes des banques centrales. En prenant plus de risques, les gestionnaires ont malgré tout pu obtenir des rendements encore intéressants. Une stratégie qui devrait rester pertinente en 2016.
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La problématique de l’évolution des taux d’intérêt a encore compliqué le travail des gérants obligataires cette année. «Cette situation n’est pas nouvelle puisque les marchés se trompent sur les prévisions de taux longs depuis au moins deux ans, explique Eric Bourguignon, directeur de la gestion taux et crédit de Swiss Life Asset Managers. L’année 2015 n’a pas échappé à la règle puisqu’en début d’année nous anticipions une hausse des taux américains qui aurait pu se répercuter sur ceux de la zone euro.» Mais le statu quo de la Fed a finalement pris par surprise tous les gestionnaires. «Un des enjeux de l’année 2015 était de savoir à quel moment la Fed aller remonter ses taux, or, tout au long de l’année, elle n’a fait que repousser cette échéance, complète Axel Botte, stratégiste chez Natixis AM. Les taux sont aujourd’hui proches des niveaux observés en début d’année.» Si, depuis, la Réserve fédérale américaine a sous-entendu qu’elle allait infléchir sa politique de taux bas le 16 décembre, cette décision aura finalement pris un an de retard.
Des politiques monétaires accommodantes
Ce report n’a pas été le seul à donner du fil à retordre aux gestionnaires obligataires. Ces derniers ont également dû intégrer dans leur stratégie d’investissement des décisions prises sur le plan monétaire par les autres banques centrales. En Europe, d’abord, les gestionnaires ont été pris de court par les annonces du début d’année réalisées par la BCE. Son président Mario Draghi a lancé un vaste programme de rachats d’actifs,...