Malgré la forte hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis en 2023, la dette émergente a délivré l’an dernier une performance positive. Pour autant, les institutionnels restent encore structurellement sous-investis sur la classe d’actifs, attendant un calendrier plus clair quant à la baisse des taux directeurs de la Fed. De leur côté, les gérants spécialisés affichent une préférence pour les titres des émetteurs latino-américains.
Après deux années de sorties massives de capitaux – environ 45 milliards en 2022 et 25 milliards en 2023 –, les économies émergentes parviendront-elles à attirer à nouveau des investisseurs internationaux en 2024 ? D’après les spécialistes, les conditions seraient réunies pour un tel retournement de tendance. « Nous enregistrons déjà des marques d’intérêt de la part d’investisseurs, qui devraient se concrétiser dans les prochains mois », avance Anthony Simond, directeur de l’investissement de l’équipe dette émergente chez abrdn. Autre élément positif : de nombreux gouvernements ont pu émettre de la dette ces derniers mois. « Après une baisse des émissions en 2022, le Mexique ou encore l’Arabie saoudite ont émis début 2023 des dettes, notées investment grade, qui ont rencontré de l’intérêt de la part d’investisseurs internationaux, souligne Romain Bordenave, gérant dette émergente chez Edmond de Rothschild Asset Management. Plus généralement, les volumes d’émission sont repartis à la hausse fin 2023. Le marché du high yield, qui était fermé, a rouvert et le Brésil, la Colombie au travers d’une de ses entreprises étatiques ou encore la Côte d’Ivoire ont émis des dettes avec un premium en ce début d’année. Les fonds spécialisés, mais également les fonds globaux, qui avaient délaissé ce marché, se sont positionnés sur le marché primaire, ce qui est plutôt bon signe. »
Des fondamentaux en nette amélioration
2023 a en effet constitué une bonne année pour la dette émergente en termes de performance. « La classe d’actifs a...