La volonté affichée par la Banque centrale européenne (BCE) de lutter vigoureusement contre l’inflation s’est traduite par une hausse des taux d’intérêt et par un écartement des spreads sur la dette périphérique. La BCE a donc dû réitérer son soutien à l’intégration européenne et celui-ci passe par un nouvel outil anti-fragmentation. Si les gérants jugent celui-ci crédible, ils attendent d’en savoir plus pour revenir plus franchement vers les actifs périphériques.
Après moult tergiversations, la Banque centrale européenne (BCE) s’est inscrite dans le sillage de son homologue américaine et affirme vouloir lutter vigoureusement contre l’inflation. Dans son dernier discours lors du forum annuel de la banque au Portugal le 28 juin, Christine Lagarde, qui préside l’institution, a déclaré que l’inflation en zone euro était très élevée et devrait le rester. Elle confirme ainsi la décision de politique monétaire rendue publique le 9 juin dernier consistant à augmenter de 25 points de base les taux d’intérêt au mois de juillet et à poursuivre avec de nouvelles hausses qui pourraient être supérieures à 25 points de base d’ici à la fin de l’année. Cette décision très attendue est intervenue après que les marchés ont commencé à réévaluer à la hausse leurs anticipations en matière de taux d’intérêt. « Les chiffres de l’inflation publiés au mois de mai ont constitué un véritable détonateur, les marchés ont revu brutalement à la hausse toutes leurs anticipations de taux d’intérêt aux Etats-Unis comme en Europe, forçant les banques centrales à agir vite », relate Franck Dixmier, responsable de la gestion taux chez Allianz Global Investors (GI) et membre du comité exécutif des investissements.
En Europe, ces réévaluations (ou repricings) se sont accompagnées d’un écartement des spreads sur les dettes périphériques, en particulier sur celle de l’Italie qui est jugée plus à risque que celles de l’Espagne, du Portugal et même de la Grèce. Avec un...